Vélo d'hiver : Guide pratique
Arnaud: Je suis un adepte du vélo d’hiver depuis plusieurs années et cela a changé ma vie pour le mieux, 5 mois par année. Avec les Bixis disponibles durant la saison hivernale depuis 2024, je vois que beaucoup de personnes ont envie de s’y mettre, mais plusieurs barrières perçues les en empêchent. Ce blog vise à discuter des ces barrières et, à te donner de l’information concrète sur ce qu’est réellement le vélo d’hiver et une foule de conseils sur comment faire cette activité. Mes conseils sont basés sur mon expérience, et je révise l’article à chaque hiver.
Ce que l’article contient:
1-Les obstacles au vélo d’hiver
2-Les raisons d’en faire
3-L’équipement
Vélo
Que faire pour débuter
Les caractéristiques idéales
Accessoires
Habillement
Entretien
4-Comment le faire
Planification
Conduite
1-Les OBSTACLES AU vélo d’hiver
Il fait trop froid! 🥶
Quand tu es bien habillé et bien équipé, le froid n’est pas un problème. C’est comme partir en ski, il faut juste s’habiller en fonction des conditions du moment. En réalité, les moments de transport où j’ai eu le plus froid à Montréal sont ceux où j’attendais un bus qui n’arrivait pas. Tant que tes extrémités (tête, mains et pieds) sont bien couvertes, tu ne devrais pas avoir froid avec un habillement raisonnable. Évidemment, tu risques de te planter sur ton habillement à un moment donné et avoir froid, mais tu apprendras de cette expérience.
Si les conditions sont exécrables, c’est possible de juste prendre un autre moyen de transport cette journée-là. On peut voir le vélo d’hiver comme un moyen de transport ajouté parmi les autres qui s’offrent à nous, et choisir le plus approprié selon les conditions. À moins d’avoir plusieurs années d’expérience de vélo d’hiver et les réflexes qui viennent avec, je ne recommande pas d’en faire s’il fait moins de -20°C ou le lendemain d’une tempête de plus de 20cm.
Il faut pédaler plus fort en vélo d’hiver, ce qui créé de la chaleur et compense le froid. L’effort plus grand fourni en raison de la neige implique aussi une dépense énergétique plus élevée qu’en été. J’ai plus souvent chaud en vélo l’hiver que l’été, car ça arrive souvent que les variations de température soient grandes entre le matin et l’après-midi. Si je n’ajuste pas mon habillement au retour, bonjour la sueur!
C’est dangereux 😱
Avec le bon équipement, tu peux faire face aux conditions hivernales sans te mettre en danger. Pneus cloutés, lumières avant et arrière, linge réfléchissant: tu ne glisseras pas et tu seras vu par les automobilistes.
On a un réseau de pistes cyclables 4 saisons. Les plus achalandées sont souvent déneigées aussi rapidement que les routes. Il y a de plus en plus de pistes séparées de la route avec feux de circulation dédiés (sur le REV). On a maintenant 729 km de pistes ouvertes à l'année. Avec tout ça, le vélo d’hiver n’est pas tellement dangereux à Montréal!
La conduite d’un vélo en hiver est définitivement plus sportive qu’en été, et ça demande un temps d’adaptation. C’est pour cette raison que je recommande d’avoir fait 3 ans de vélo en ville avant de se lancer dans le vélo hivernal. La neige et la glace t’obligent à faire certaines manoeuvres qui demandent une aisance en vélo de ville qu’un débutant n’a pas.
Chaque hiver est plus facile que le précédent car tu développes tes capacités et tu prends de meilleures décisions de conduite, d’équipement et d’habillement. J’adore cette activité précisement pour cette raison. Je la considère comme un sport, dans lequel je trouve une satisfaction à devenir meilleur à chaque saison et à y trouver plus de plaisir par le fait-même.
2-Les raisons de faire du vélo d’hiver
1- Continue à faire du transport actif même en hiver. La raison la plus nommée en tant qu’obstacle à faire de l’activité physique est le manque de temps. Quand tu choisis le vélo pour te rendre à quelque part en ville, ça te prend autant, ou souvent moins de temps que si tu te déplaçais en voiture ou en transport en commun. Le temps passé à faire du vélo ne rallonge pas tes journées et s’ajoute aux activités qu’on considère comme étant du “sport” (entraînement, pratique d’un sport, etc.).
2- Vis l’hiver plutôt qu’y survivre. La meilleure façon, selon moi, d’apprécier le climat hivernal c’est d’en profiter à travers l’activité physique. Faire du vélo d’hiver, c’est comme partir pour une sortie de ski de fond mélangée avec une sortie de ski alpin. Que demander de mieux que de pouvoir faire ça à tous les jours? Quand tu as du plaisir grâce à la neige et à la glace, l’hiver n’est plus un calvaire. Les journées ensoleillées d’hiver, avec leur froideur pure, et leur ciel bleu profond sont les plus belles journées de l’année pour moi. Pourquoi ne pas profiter du soleil et de l’air frais, plutôt que d’être 30 mètres sous terre ou dans une boîte de métal roulante à sacrer dans le traffic?
3- Évite le traffic et les interruptions de service. En te déplaçant à vélo (autant l’hiver que l’été), tu n’es plus à la merci du traffic et du stress qu’il engendre. Les interruptions de service du métro et la 55 qui ne passent pas à -15°C sur St-Laurent ne font plus partie de ton quotidien. Tu es en plein contrôle de quand tu pars, de quand tu arrives, et du chemin que tu veux prendre pour arriver à ta destination. La possibilité de se déplacer à vélo à Montréal amène une liberté immense, et j’ai de la misère à comprendre pourquoi quelqu’un sacrifierait cette liberté une fois l’hiver venus. Bonus: tu n’as pas non plus à déneiger ta voiture le matin!
3-L’équipement
Le vélo
Plusieurs écoles de pensée existent quant à quel type de vélo utiliser en hiver. La vision dominante est d’avoir un beau vélo l’été et une vieille bécane l’hiver (communément appelé un “beater”). C’est ce que je préconisais à l’époque quand j’ai commencé, mais à travers les années je me suis tanné de perdre mes pédales (fait vécu sur St-Laurent à 6h du matin) et de devoir réparer mon vélo constamment. Progressivement, mon beater s’est transformé en un vélo fonctionnel auquel je donne de l’amour, parce que ça rend son usage vraiment plus agréable. Il est plus robuste que mon vélo d’été, mais il se conduit comme un charme.
Note: Je déconseille d’utiliser son vélo d’été en hiver, car il risque fort probablement de se dégrader en à peine quelques années à cause du sel.
Que faire pour débuter?
Voici les différentes options que je te propose, en ordre croissant de coût à débourser:
Option 1 : Bixi
Surtout si tu n’en as jamais fait, louer un bixi pour tes 1er trajets te permet de faire l’expérience de ce que c’est de rouler en hiver. Si ça te plaît, tu peux en emprunter un lorsque tu en as besoin ou bien prendre un abonnement mensuel. Ce n’est pas très cher, comparativement au coût d’achat d’un vélo et des réparations.
Option 2: Achète un vélo usagé déjà prêt pour l’hiver
Tu peux trouver de très bons vélos usagés prêts à rouler en hiver, ou qui auront besoin de modifications mineures avant de te lancer. Consulte la section ci-dessous pour savoir quoi chercher comme caractéristiques.
Option 3: Monte ton vélo d’hiver de rêve
Cette option te viendra probablement naturellement après quelques saisons. Quand on apprécie une activité, c’est toujours plaisant d’avoir l’équipement qui nous plaît exactement pour en retirer encore plus de plaisir (à moins que ce ne soit seulement ma tendance gear freak d’ancien de chez MEC). La photo à droite est mon vélo de la saison 2024.
Les caractéristiques idéales pour un vélo d’hiver
Si tu veux rendre ton expérience de vélo d’hiver la plus appréciable possible, voici mes recommandations. Le plus minimaliste est le mieux en hiver: moins de pièces sur ton vélo = moins de pièces qui peuvent briser. Le dérailleur, la cassette et les freins accumulent la neige et la slush et peuvent mal fonctionner pour cette raison. Aussi, le sel de déglaçage mis abondamment sur les route en hiver, use les pièces à la longue.
Vitesses
Détaillons maintenant différentes possibilités pour les vitesses de la meilleure à la moins idéale à mon avis actuel:
Moyeu interne à 3 vitesses. Ce système placé à l’intérieur de la roue arrière, permet d’avoir des vitesses sans avoir de dérailleur et de cassette exposés aux intempéries. De l’extérieur, ça ressemble à un single speed, mais il y a un câble de vitesses. Un inconvénient du moyeu interne est qu’il est lourd. C’est pourquoi je ne recommande pas les moyeux à plus de 3 vitesses car il sont très pesants. Bonus: tu peux changer les vitesses même sans rouler avec un moyeu interne.
Single-speed. Pas de dérailleur exposé, une seule vitesse. Le problème avec ce système est surtout pour les démarrages après un arrêt. Pouvoir commencer à pédaler sur une vitesse plus basse facilite beaucoup ton accélération sur la neige. La conduite en single speed est aussi plus demandante sur les muscles et les articulations car il n’y a pas d’ajustement possible selon les accélérations et les décélérations.
Vitesses avec dérailleur. Tel que mentionné, je suis d’avis qu’avoir un dérailleur et une grosse cassette (plusieurs vitesses) exposés à la neige et à la slush augmente les chances que des pièces se coincent et s’usent par l’accumulation de sel. Aussi, ton dérailleur peut être frappé par un gros bloc de neige/glace et se briser.
Chaîne
J’utilise une chaîne régulière, qui ne semble pas moins rouiller qu’une chaîne antirouille (rustbuster) selon mon expérience. Ce qui est certain, c’est que peu importe la chaîne que tu utilises, c’est pratiquement certain que tu devras la changer à chaque saison. Il existe des systèmes de chaînes en caoutchou avec lesquels tu n’aurais pas besoin de la huiler. J’ai investigué un peu cette possibilité, mais je trouvais que payer plusieurs centaines de dollars pour acheter cette chaîne, le pédalier et la cassette adaptés n’en valaient pas la peine, considérant qu’une chaîne standard coût environ 20$.
Frein avant
Ma seule recommandation à ce sujet est d’avoir un frein avant, surtout si ton seul pneu clouté est en avant! J’ai roulé plusieurs années avec seulement un frein arrière, mais une chute sur une gigantesque plaque de glace m’a convaincu que c’était dangeureux d’avoir seulement un frein sur ma roue arrière non cloutée.
Frein arrière
Rétropédalage grâce à un coaster brake. À mon avis, c’est la meilleure option. Avec ce système, tu freines en pédalant vers l’arrière et ça ralentis ta roue arrière. Si tu donnes un gros coup, ça bloque sec comme quand tu avais 8 ans et que tu faisais des burns avec ton bike dans la cour d’école. Je m’amuse de plus en plus à faire des dérapage contrôlés, alors j’adore ce système. L’avantage du coaster brake est qu’il n’y a pas de câbles de frein et de pièces exposées à la neige et à la slush. Avec d’autres types de frein, la neige peut s’accumuler et créer de la friction quand tu roules, et ça augmente le risque qu’une pièce se brise. Ça fonctionne quand même, mais pour moi le coaster brake a trop d’avantages pour s’en passer!
Pneus
D’abord, nul besoin d’avoir des gros pneus de fat bike en hiver sur la route. Des pneus de la même taille que tes pneus d’été fonctionnent parfaitement et ralentissent moins ta vitesse. De plus, des pneus plus minces, percent à travers la neige pour aller adhérer sur la route. Je n’ai pas expérimenté des pneus de grosseur vélo de montagne pour l’instant.
Il faut mentionner que peu importe quels pneus tu utilises, la conduite en hiver implique du dérapage (et c’est correct). Ça fait partie de la game comme on dit.
Pneu avant: clouté. Le pneu à clous à l’avant est selon moi essentiel car la pire chose qui peut t’arriver c’est que ta roue avant glisse lors d’un tournant. On en trouve usagé assez facilement.
Pneu arrière
Option la plus sécuritaire: pneu clouté. Avec le double clouté, tu limites au maximum le dérapage sur la glace. Personnellement, je trouve que 2 pneus cloutés amènent trop de friction et je pédale comme un fou. Rouler en hiver, c’est en réalité rouler sur de l’asphalte la plupart du temps, j’ai trouvé que le doublé clouté n’était pas pertinent.
Option la plus efficace: pneu chasse-neige / à crampons (exemple CX-pro sur la photo). Un type de pneu plus économique, qui creuse à travers la neige pour obtenir de l’adhérence sans créer la friction des clous. Le chasse-neige adhère suffisamment selon moi et en plus il permet des dérapages contrôlés si tu es téméraire 🤪
Accessoires
Lumière avant (blanche) + lumière arrière (rouge). Les lumières sont très importantes car la visibilité est réduite pour les automobilistes lorsqu’il neige. Aussi, les automobilistes s’attendent moins à voir des cyclistes l’hiver aussi donc il faut prendre les moyens pour être vu. Tes lumières te servent surtout à être vu, plutôt que d’éclairer ta route. Je déconseille d’utiliser les lumières bas de gamme qui coûtent quelques dollars, car elles ne seront pas assez puissantes. Pas nécessairement besoin d’avoir le phare d’Alexandrie sur ton vélo, mais des lumières raisonnablement visibles sont de mise.
Garde-boues. Non négociable, parce que tu vas souvent rouler dans des conditions mouillées. Dans mon cas, j’en ai fabriqué en tuyaux de PVC coupés, mais des garde-boues complets sont beaucoup plus efficaces pour ne pas finir trempé et sale.
Sac à dos
Sac imperméable ou housse de protection de sac à dos réfléchissante. Pour ne pas mouiller tes précieuses affaires, et pour mieux être vu sur la route. Pour moi, c’est nécessaire d’avoir un sac lorsque je roule en hiver, car ça me permet d’enlever/ajouter des couches si mon évaluation des conditions était mauvaise. En plus, le sac à dos me réchauffe le dos.
Je ne recommande pas les sacoches de vélo en hiver car étant proches des roues, elles se font pas mal éclaboussées.
Éléments réfléchissants. Pour être plus visible, porter des vêtements et des accessoires comprenant des parties réfléchissantes est une très bonne idée. Plusieurs cyclistes portent une veste de signalisation.
Pour résumer l’équipement, les éléments que je considère absolument essentiels sont
Lumières avant et arrières
Pneu avant clouté
Le reste rend ta conduite plus sécuritaire et plus agréable, mais tu ne devrais pas mourir si tu ne les as pas.
Entretien
Un peu d’entretien est nécessaire pour maintenir ton vélo d’hiver dans une condition acceptable pendant plusieurs années. Je te mets l’entretien à faire en ordre du plus essentiel au moins essentiel:
Lubrifie ta chaîne fréquemment: 2 minutes aux 2-3 semaines. La chaîne est la partie de ton vélo la plus mise à l’épreuve en hiver, avec le sel, la slush et la neige. Prends-en soin en la lubrifiant aux quelques semaines (2-3 semaines pour moi) avec du wet lube. C’est un type de lubrifiant plus visqueux que le dry lube, conçu pour les conditions humides. J’utilise le même en été.
Lubrifie ton cadenas: 1 minute par mois. Pour éviter que ta serrure de cadenas ne gèle lors d’une belle journée de -20°C alors que tu étais justement pressé, je suggère de la lubrifier 1 fois par mois avec un lubrifiant comme du WD-40 ou du PL-100. Je shoot le liquide dans le trou de serrure, je barre et débarre le cadenas plusieurs fois, puis j’enlève l’excédent.
Graisse les pièces qui bougent: 5 minutes, 1x/saison. J’utilise de la graisse blanche, que j’applique au début de la saison sur les moyeux des roues (la barre au centre), les boulons des roues et du cadre, à la jonction des pédales avec le pédalier, et à la connexion du pédalier avec le cadre.
Brosse ton vélo en arrivant: 1 minute, à chaque utilisation. Une bonne habitude pour ralentir l’usure de ta bécane est d’enlever la neige et la slush (qui contiennent du sel) collés sur ton vélo avec une brosse en arrivant à la maison le soir. Pas besoin de tout enlever, un brossage sommaire c’est en masse.
Fais démonter et nettoyer ton vélo annuellement. Je suggère un démontage et nettoyage complet du vélo à la fin de la saison pour arrêter la progression de la rouille en raison du sel qui s’accumule sur les pièces. Ce n’est pas trop dispendieux de le faire faire dans ton atelier vélo de quartier, et ça te sauve des mauvaises surprises lorsque tu reprends ta machine l’hiver prochain.
l’habillement
Le linge à porter est un mélange de ce qu’on porte pour faire du ski de fond et du ski alpin. Généralement, les extrémités deviennent froides, mais le reste du corps se réchauffe assez bien en pédalant. Si tu fais des sports d’hiver, tu as probablement déjà l’équipement qu’il te faut à la maison. À considérer que lorsque nos organes vitaux refroidissent, notre corps rapatrie le sang des extrémités pour maintenir une bonne température en son centre. Cela signifie qu’une des raisons que tes extrémités gèlent lors d’une sortie peut être que tu ne t’es pas assez habillé le haut du corps!
Mains
Mitaines imperméables, avec un gant en dessous. Je me suis trouvé des mitaines avec gant intégré l’an passé et je les adore pour barrer mon cadenas et manipuler des choses sans déposer mes mitaines.
Bar mitts. Si tes extrémités ont tendance à geler comme les miennes, je suggère des bar mitts quand il fait moins de -10°C. Ce sont des manchons en néoprène qui s’installent sur le guidon et qui coupent le vent et la pluie. Personnellement, je les enlève de mon vélo lorsque je le barre, mais je vois plusieurs cyclistes qui les laissent sur leur vélo.
Tête
Lunettes de ski. Absolument nécessaire lorsqu’il neige et s’il fait moins de -10°C. Une visière claire/jaune est idéale, comme ça tu peux l’utiliser autant de jour que de nuit. J’ai trouvé un masque qui a 2 visières interchangeables (verre jaune de base, auquel je peux clipper un verre brun lorsqu’il fait soleil) et c’est le rêve. Quand tu ne portes pas ton masque lors des journées moins froides et dégagées, tes yeux vont probablement pleurer dans les premières minutes de ton trajet mais c’est normal.
Cache-cou + tuque mince ou cagoule. J’opte pour une cagoule mince en mérino que je porte dès qu’il fait moins de 5°C. À noter qu’avec la combinaison cagoule + lunettes de soleil, de la buée peut se former. J’ajoute une tuque mince au-dessus de la cagoule s’il fait moins de -20°C.
Casque. J’utilise le même qu’en été. Un casque de ski, dans lequel une doublure est intégrée est efficace, mais pas besoin d’investir si tu n’en as pas.
Pieds
Bottes d’hiver chaudes et imperméables. Même avec des bons garde-boues, tes pieds vont se faire mouiller, alors porter quelque chose d’imperméable est nécessaire. Je vois beaucoup de cyclistes avec des bottes hautes en néoprène mais je n’en ai jamais essayé. J’utilise des bottes de randonnée.
Chaussettes chaudes. La laine mérino est idéale, car elle reste chaude même mouillée. Je suggère des chaussettes qui montent jusqu’au mollet pour éviter de perdre de la chaleur
Bas du corps
Combines (laine mérino++ )
Pantalons
Déperlants de style randonnée en haut de -10°C
Imperméables en bas de -10°C et quand il pleut.
Haut du corps
Combines à manches longues (laine mérino ++)
Veste mince
Manteau
Coupe-vent (en haut de -10°C)
Imperméable (en bas de -10°C)
Adapte ces recommandations
Le corps de chaque personne réagit différement au froid et à la chaleur, produit plus ou moins de chaleur en bougeant. Les suggestions que j’ai mises fonctionnent bien pour moi, mais tu trouveras tes kits selon les conditions avec les essais et les erreurs. Pour être 100% transparent, mon kit de vélo d’hiver depuis 2 hivers, c’est une salopette en jeans + un hoodie, mais avec des combines en mérino bas et haut du corps 😅
4-Comment le faire
Planification
Prévois plus de temps. Calcule environ 20% de temps supplémentaire pour un même trajet qu’en été, pour prendre en compte l’habillage, le déshabillage et les conditions de neige. Les journées où il vient de tomber beaucoup de neige, le temps de transport sera plus long car il y a moins d’adhérence et des zones enneigées à passer.
Habille-toi en fonction de :
Conditions: température et précipitations. Toujours vérifier la température du moment et son évolution au cours de la journée, ainsi que s’il neige ou il pleut. Ça te donne une idée de ce que tu porteras pour ta ride, et de ce que tu emporteras dans ton sac au cas où. Vérifie aussi les conditions avant de t’habiller pour ton trajet de retour. Je m’habille moins le soir que le matin la majorité du temps, car mon corps est plus chaud et la température extérieure a monté.
Longueur de ton trajet. Il faut prendre en compte la longueur de trajet que tu dois faire. Pour des trajets de moins de 25 minutes, on n’a généralement pas le temps d’avoir froid aux extrémités, même habillé un peu tout croche. Au delà de cette durée, il faut être plus sérieux au niveau de l’habillement. J’évite personnellement de faire une sortie en vélo d’hiver de plus de 40 minutes s’il fait moins de 20°C, car je sais que j’aurai froid peu importe la façon dont je m’habille.
Conduite
Pas le temps de niaisier pour ne pas geler. Pour maintenir ta température corporelle, je suggère de pédaler de façon assez soutenue pour créer de la chaleur en continu. Ralentis dans les virages et aux intersections, mais entre les deux, donne la claque!
Utilise tes 2 freins en même temps lorsque tu veux ralentir. De cette manière, tu réduis le risque d’un dérapage de ta roue arrière qui pourraitmener à une chute. Si ton seul pneu clouté est à l’avant comme moi, tu t’assures alors de mordre la surface efficacement.
Fonce en ligne droite dans la neige et la glace. Pour passer une zone enneigée ou glacée plus facilement et avec moins de risque, il est plus efficace de continuer de pédaler en la traversant pour conserver ta vitesse et donc ton équilibre (merci l’inertie 🙏). Le réflexe naturel est souvent d’arrêter de pédaler mais ça ne fait qu’augmenter les chances que ton vélo change de direction et que tu doives déposer ton pied au sol (ou peut-être tomber si tu es sur la glace).
Accepte le dérapage. Même avec les meilleurs pneus du monde, tu vas déraper fréquemment en vélo l’hiver (surtout ta roue arrière) en raison de la couche de neige que tu ne traverses par toujours jusqu’à l’asphalte. Ça fait partie du sport et il suffit de s’y habituer. Au début, tu déposes ton pied au moindre dérapage, mais avec la pratique tu apprends à continuer à pédaler. Même qu’à un moment donné, tu te mets à avoir du fun à déraper 😏
Sois prudent dans les tournants et aux intersections. Ralentis davantage dans les tournants pour réduire le risque de déraper, et à l’approche des intersections, surtout quand la chaussée est glacée. Il est possible que tu glisses ou qu’une voiture glisse, et il faut prévoir le coup.
Fais moins confiance aux automobilistes. En hiver, ils s’attendent moins à côtoyer des cyclistes et donc la probabilité qu’ils fassent des manoeuvres dangeureuses pour toi est plus élevée. Heureusement, c’est de mieux en mieux avec la popularité grandissante du vélo d’hiver 😀
J’espère que cet article t’as donné envie de commencer le vélo d’hiver, ou bien qu’il te permettra d’améliorer ta pratique. En bref, faire du vélo d’hiver à Montréal, c’est moins compliqué qu’on pense mais il y a plusieurs trucs à connaître si on veut le faire sans danger et avec du plaisir.
Pour des questions sur le sujet, parles-en à Arnaud au studio ou par courriel à arnaud@ekimouvement.com! Je suis très intéressé à entendre tes commentaires et tes trucs.
Dernière révision: novembre 2025